Art

Mon travail artistique

Artiste multidisciplinaire, j’aime expérimenter et apprivoiser toutes sortes de médiums et matériaux, que je met en valeur grâce aux installations ou aux éditions. Mon but est de créer un environnement fait d’espèces chimériques qui, à terme, envahiraient l’espace d’exposition.

Diplômes

  • 2021, Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique, ESA, Tourcoing
  • 2019, Diplôme National d’Art, ESA, Tourcoing
  • 2017, Licence d’arts plastiques de la faculté de Lille III

Discours général

Mon travail artistique a pour objectif la création d’un écosystème imaginaire fait d’hybrides inspirés d’éléments naturels réels comme la faune et la flore sous-marine, les champignons, les organismes microscopiques, le végétal et le minéral, dont je met en exergue l’aspect organique. Je fusionne ainsi ces influences et les fait passer d’un état à un autre pour flouter les frontières entre les espèces : il n’y a ainsi plus de catégories d’espèces ni de hiérarchie ni de limites mais un tout, un ensemble qui constitue cet écosystème. Ce qui m’intéresse aussi dans ces chimères c’est le passage d’un état à un autre, le moment où on voit sur leur corps le mélange des textures, les protubérances qui se développent, les membres qui mutent et se transforment… que je retranscris par le biais de différents médiums comme le dessin, la gravure ou encore la sculpture. Ces états transitoires sont intéressants plastiquement et mettent aussi en exergue la capacité de chaque chimère à être indépendante dans n’importe quelle situation. Puisqu’elles sont capables d’être à la fois végétal et animal par exemple, elles peuvent, en mutant, répondre à chacun de leurs besoins et s’adapter aux différents environnements ou phénomènes climatiques, telle une évolution biologique disproportionnée. Elles se suffisent ainsi à elles même, bien que chaque espèce peut interagir entre elles et s’alimenter les unes des autres; tout est possible dans cet écosystème imaginaire.

La Mutation comme Echappée

La Mutation comme Échappée, installation exposée au
Musverre en 2023 en lien avec l’exposition « Sur le fil »
Tissus, céramique, écorce
297,5 x 466 x 16 cm

La Mutation comme Échappée est une installation de plusieurs sculptures en tissus et en céramique sortant de mon imaginaire pour aller parasiter l’espace. Chacune d’entre elles est un être vivant en constante mutation; à la fois mammifère, insecte, végétal, champignon, espèce aquatique… Les inspirations biologiques sont nombreuses mais l’ensemble donne surtout à voir le côté organique de chacune. Puisque ces espèces évoluent continuellement, leurs organes transparaissent et il n’y a plus d’intérieur et d’extérieur corporel. C’est cette étape de transition qui m’intéresse particulièrement, cela permet d’effacer les frontières de la hiérarchisation du vivant qui est habituellement très anthropocentrique. Ce microbiome artistique nous invite à nous échapper mentalement de notre condition d’humain et d’imaginer notre métamorphose, comme une autre porte de sortie possible.

Megabenthos

Mégabenthos, installation exposée au Frac de Dunkerque
lors de l’exposition « Diplômes, à suivre » en 2021
xylogravures imprimées à la main sur voilages, suspendus
par un cadre en bois, 6x6x3 m
Mégabenthos, installation exposée au Frac de Dunkerque
lors de l’exposition « Diplômes, à suivre » en 2021
xylogravures imprimées à la main sur voilages, suspendus
par un cadre en bois, 6x6x3 m

Le titre de l’installation vient du mot benthos qui qualifie l’ensemble des organismes aquatiques vivant à proximité des fonds marins. Ces organismes sont classés selon leur taille : il y a le microbenthos comme les coraux par exemple, le meiobenthos et enfin le macrobenthos. Ce sont des organismes vivants très petits (moins d’un milimètre) alors que les motifs que j’ai crée sont assez grands
comparés aux espèces du benthos. J’ai ainsi crée le néologisme Mégabenthos pour signifier leur disproportionnalité mais aussi pour l’inclure dans un biotope qui existe déjà (le benthos) et qui a
influencé ce projet. Pour créer Mégabenthos, j’ai d’abord dessiné chaque motif selon des influences majoritairement aquatiques et végétales que j’ai gravé sur du bois pour ensuite les imprimer au pied
sur des voilages avec principalement des teintes orangées, vertes et violettes. Grâce aux tissus translucides sur lesquelles elles sont imprimées, ces chimères peuvent apparaître plus ou moins clairement en fonction du déplacement du spectateur dans les couches de voilages suspendus qui créent une profondeur sur plusieurs plans. La légèreté et la fluidité de ces tissus favorisent également leur ondulation face aux mouvements du spectateur en son sein. Celui-ci est invité à traverser, frôler le tissu, donner vie à ces chimères et, dans cet espace, il fait parti de cette biodiversité, de ce biotope, le temps de son passage.

Fusion

Fusion, 2019-2021, édition, 21,7x17cm

Fusion est une série de 28 dessins édités en un livre d’artiste. Ces dessins au crayon de bois sur papier format A5 sont “improvisés” en cela qu’ils ne sont pas préalablement réfléchis. Il n’y avait pas de
brouillons, j’avais mentalement une idée générale d’une forme, d’un mouvement ou d’une texture puis je dessinais au fur et à mesure autour de ce premier jet. Ce contrat me laissait la possibilité de ne pas
réfléchir au préalable et de laisser mon inconscient surgir librement dans ces formes dessinées. J’ai choisi le terme “fusion” pour le titre car sa définition dans le dictionnaire Le Robert “Union intime résultant de la combinaison ou de l’interpénétration d’êtres ou de choses” traduisait à merveille ma manière de penser lors de la création de ces dessins.

Stratigraphie

Stratigraphie, 2018, édition, 20x20cm
Stratigraphie, 2018, édition, 20x20cm
Stratigraphie, 2018, édition, 20x20cm

Cette édition contient une série de photographies argentiques en double exposition, essentiellement de végétaux. L’utilisation de cette prise de vue me permettait de superposer mentalement deux images pour
n’en créer qu’une, qui se révèlera une fois le développement photographique fini. Cette addition avait pour but de créer de nouvelles espèces, comme les greffes ou les modifications de gènes que l’on fait soumettre habituellement aux plantes. Afin de poursuivre cette idée, j’ai dessiné ce qui pourrait être la suite de l’évolution de certaines plantes en fonction de photographies redécoupées. En ce qui concerne le titre, je l’ai choisi car étymologiquement, le mot « stratigraphie » veut dire écrire par couche et reprenait ainsi la manière dont j’ai crée ces nouvelles espèces.

Sans titre

Sans titre, 2020, série de 10 impressions de feuilles de
bananier, 70×50 cm chacune

Ce projet a débuté par l’observation de feuilles mortes de bananiers : sèches et se rétractant sur elles même, elles formaient de petits stries qui me semblaient visuellement intéressants. Je me suis
demandée comment capturer cet état éphémère, ce moment d’après-vie du végétal et j’ai finalement décidé d’en faire l’empreinte. Je l’ai encré au rouleau à gravure, l’ai placé sur une feuille de papier en
fonction de son mouvement initial figé dans le temps, et passé sous presse. Le résultat était celui escompté; le mouvement de la feuille de bananier était bien dessiné mais surtout, les stries se voyaient.
Les feuilles étant très fines et fragiles, je ne pu les réutiliser et ne fit qu’un tirage unique par feuille et en choisit dix. En cherchant un moyen de les exposer ensemble, je remarquais qu’elles pouvaient presque se suivre, se rejoindre d’un bout à l’autre, en formant une ligne horizontale et ondulante. La série peut être accrochée au mur, mais il est préférable de les suspendre in situe selon l’espace d’exposition et de moduler le nombre de tirages au besoin, tout en préservant la « ligne » principale. Les feuilles sont ainsi suspendues à la fois dans les airs et dans le temps, devenues immortelles par l’empreinte.